El Mediterráneo de los Fenicios. De Tiro a Cartago
El arte fenicio toma el Instituto del Mundo Árabe de París
Medio millar de obras procedentes de unos setenta museos de todo el mundo configuran en el Instituto del Mundo Árabe de París la primera exposición dedicada a los fenicios en sus casi diez años de historia.
"El Mediterráneo de los Fenicios. De Tiro a Cartago" repasa un milenio de historia de un pueblo emprendedor y navegante que impregnó los mares de la antigüedad con sus costumbres comerciantes y que dejaron huella en diferentes civilizaciones.
Objetos procedentes del emplazamiento originario de los fenicios, en el actual Líbano, pero también de las costas sicilianas, del norte de África y del levante español, sin olvidar las islas mediterráneas, configuran la muestra que estará abierta hasta el próximo 20 de abril.
Considerados por el historiador romano Plinio el Viejo como los inventores del alfabeto latino, los fenicios dejaron una profunda huella sin haber sido en ningún momento un pueblo conquistador.
Quizá por eso hay que remontarse a 1988 para encontrar otra exposición sobre ellos, protagonistas ese año de una amplia muestra en Venecia.
"Crearon fuertes lazos entre poblaciones gracias a esta movilidad que tuvieron por todo el Mediterráneo, esa mezcolanza de ideas que fue muy moderna en la época", asegura la comisaria de la exposición, Elisabeth Fontan.
Photo: Sceau, scarabée et anneau, Sidon- Mgharet Tabloun, âge du Fer III (V-IVe siècle av. J.-C.) Or, argent, améthyste, D. 7 cm. © Musée National de Beyrouth
Pese a su prolijo comercio, a su profusa fundación de colonias con fines comerciales y a los vestigios que dejaron, los fenicios son un pueblo poco conocido, asegura Fontan, que recuerda que el nombre bajo el que se les agrupa les fue puesto por los otros pueblos.
Ellos se definían como habitantes de Tiro, de Biblos o de Sidón, ciudades independientes entre sí, próximas geográficamente y cuna de la cultura fenicia.
Photo: Tributaires phéniciens apportant de l'orfèvrerie, bas-relief de l'Apadanâ de Persépolis (Iran, 486-465 avant J.-C.)
En la muestra, pequeños objetos decorativos conviven con grandes esculturas, como por un imponente sarcófago, realizan un repaso histórico a la actividad de un pueblo que comienza en el siglo XII antes de Cristo y finaliza en el IV antes de Cristo.
A través de los objetos expuestos pueden comprobarse diferentes estilos y concepciones, testimonio de que los fenicios se impregnaron también de las culturas y gustos de los pueblos con los que comerciaban.
Photo: Dame à la fenêtre, Arsian Tash VIIIè siècle av JC, ivoire. © RF/Stéphan Allègre
Aunque la mayor parte de las obras proceden del parisiense Museo del Louvre, socio de la exposición, numerosas instituciones se han asociado a la misma.
Desde España han viajado piezas de los museos arqueológicos de Albacete, Badajoz, Cádiz, Cartagena, Ibiza, Granada, Huelva, Málaga y Villajoyosa (Alicante), además del Arqueológico Nacional y de la Fundación Lázaro Galdiano de Madrid.
Photo: Plaque de revêtement de porte, Balawat, vers 900 av. J.-C. Bronze, 20 x 37×0,5 cm. © Photo RMN / Droits réservés
En paralelo a la exposición, el Instituto del Mundo Árabe organiza una serie de actividades paralelas como un festival de cine, otro de danza y una serie de coloquios y debates sobre esta civilización antigua.
Fuente: EFE, París 6 de noviembre de 2007
Photo: Bas-Relief de bateau phénicien datant du 1er siècle avant JC.
(2) La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage
Cest à une prodigieuse épopée autour de la Méditerranée que lInstitut du monde arabe entend convier à présent son public, celle des Phéniciens au cours du 1er millénaire avant lère chrétienne.
Photo: Stèle gravée. © RF/Stéphan Allègre
Navigateurs et marchands habiles, les Phéniciens sont aussi réputés pour avoir diffusé lalphabet et donné naissance à de grandes figures de la mythologie: Cadmos, Europe, Adonis Si larchitecture phénicienne demeure mal connue, peu de monuments ayant subsisté, la statuaire est, en revanche, fascinante qui comprend notamment dextraordinaires sarcophages anthropoïdes qui seront présentés dans lexposition, comme lest aussi la culture matérielle que lon a conservée et qui se compose essentiellement dobjets mobiliers dun grand raffinement.
Photo: Sarcophages anthropoïdes. © RF/Stéphan Allègre
Avec cette exposition denvergure réalisée avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre, lIMA propose un regard sur la civilisation et lart phéniciens dabord considérés dans leur berceau géographique, autour de cités-Etats comme Byblos, Sidon, Tyr. Des séquences se succèderont ensuite, chacune illustrées avec des pièces exceptionnelles et consacrées à lécriture, que lon rencontre sur différents supports tels la monnaie, les sceaux, les tablettes en argile, les stèles en pierre; à la religion, avec un panthéon statufié dans le métal et la pierre, mais également nombre dex-voto en terre cuite; au commerce qui diffuse la pourpre ou le bois de cèdre ainsi quà lartisanat qui façonne le verre, la faïence, livoire et les métaux précieux.
Photo: Protomés de femmes (Sicile/Sardaigne). © RF/Stéphan Allègre
Sur le thème des variations autour de techniques, de formes, diconographies, seront abordés ensuite les échanges que les Phéniciens ont développés et entretenus avec les peuples établis sur lensemble du pourtour méditerranéen, du nord comme du sud. Cest ainsi que seront organisées des séries ayant pour point de départ une pièce phénicienne et ses variantes teintées aux couleurs des régions et des cultures où elles ont été élaborées. Le parcours sachèvera avec le prolongement occidental de ce courant de civilisation, depuis Carthage et le rayonnement punique.
(3) Exposition
La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage
Annick Colonna-Césari
Ils dominèrent le Bassin méditerranéen pendant un millénaire et inventèrent l'alphabet. Mais ce peuple reste mystérieux. Une exposition à l'Institut du monde arabe retrace son épopée.
Cliquez ici pour découvrir les objets présentés dans l'exposition La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage. Un diaporama commenté par Christian Makarian, directeur de la rédaction délégué.
Qui sont les Phéniciens?
Eut-être les inventeurs de l«Union méditerranéenne» avant lheure. Cest en tout cas ce que montre la riche exposition qui se tient à lInstitut du monde arabe. Navigateurs chevronnés doublés dartisans renommés, originaires de Tyr, de Sidon, dArwad ou de Byblos cités de lactuel Liban ils dominèrent la Méditerranée au Ier millénaire avant notre ère. Entourés de nations puissantes comme lEgypte, lAssyrie ou la Babylonie, serrés sur une bande côtière étroite et déchiquetée, entre mer et montagne, les Phéniciens navaient dautre issue que de prendre le large. Cest ainsi quils fondèrent comptoirs et colonies, allant de Chypre à lItalie et à lAfrique du Nord, jusqu'à atteindre, au-delà des colonnes dHercule qui délimitent lactuel détroit de Gibraltar les rives de lAtlantique, en Espagne, au Portugal et au Maroc. La Phénicie nest pas à proprement parler un Etat, mais plutôt une confédération informelle de cités indépendantes, ayant chacune un roi et des dieux. Ce sont les Grecs qui ont inventé le nom de Phéniciens: Phoinikes, tiré de phoinix, «rouge». Est-ce en référence à leur peau brûlée par le soleil ou à la pourpre dont ils teintaient leurs fameux tissus? On ne le saura jamais. A quoi doivent-ils leur réputation? E Ils ont inventé lalphabet, à lorigine de ceux toujours utilisés aujourdhui dans le monde. Fondé sur un système simplifié de 22 lettres, il répondait aux nécessités dune communication facile et sest répandu au rythme des expéditions. Ironie du destin: leurs écrits nont pourtant que peu survécu. Si les Phéniciens ont produit une littérature, on en a perdu la trace. Ne subsistent que des inscriptions laconiques, gravées sur des jarres, des coupes ou des stèles, épitaphes, formules commerciales ou dédicaces votives. La connaissance de leur histoire provient donc non de leurs témoignages, mais des récits de leurs voisins, parfois ennemis, que rapportent la Bible, les Annales assyriennes ou les écrits dHomère.
Photo: Cette petite perle en forme de masque fut portée en pendentif. Faite de pâte de verre, elle a été trouvée près de Tyr. Ces pendentifs, fabriqués par milliers à Carthage, connurent un grand succès. Sans doute leur attribuait-on des vertus protectrices. Tête barbue, IIIe siècle av. J.-C. © DR
Que sait-on de leur histoire?
Même si lâge dor des Phéniciens se situe au Ier millénaire avant lère chrétienne, leur épopée a démarré plus tôt. Ainsi Byblos est-elle, dès le IIIe millénaire avant Jésus-Christ, une riche agglomération faisant commerce du bois de larrière-pays. En échange de céréales et de papyrus, elle fournit aux Egyptiens cèdres et pins pour la construction de leurs pyramides, de leurs bateaux et de leurs sarcophages. La réputation de Tyr, elle, croît au fil des siècles. Son roi, Hiram Ier (969-935 av. J.-C.), envoie le bois, le bronze et largent, mais aussi des artistes et des architectes, pour édifier le temple de Salomon, à Jérusalem. Cest Tyr qui mènera la grande expansion à travers la Méditerranée. En 814 avant Jésus-Christ, elle fondera Carthage. Et, lorsque son aura déclinera, trois siècles plus tard, à la suite du siège mené par Nabuchodonosor, roi de Babylone, cest Carthage qui prendra le relais. Tyr sera définitivement vaincue lors de la conquête dAlexandre le Grand. Seule de toutes les cités phéniciennes à résister aux assauts du roi de Macédoine, elle finit par tomber, en 332 avant Jésus-Christ. La ville est pillée, sa population, massacrée. Lempire des valeureux navigateurs levantins se dissout dans la civilisation hellénistique.
Comment les Phéniciens ont-ils mené leur conquête?
Une époque où les politiques expansionnistes conduisaient les souverains à raser les villes conquises, les Phéniciens font plutôt figure de pacifistes. Ils implantent leurs comptoirs et leurs colonies dans des sites localisés au contact de la mer, sur des îles, des promontoires ou dans des ports naturels. Leur objectif est de vendre leur artisanat et de se procurer les matières premières dont ils ont besoin. Chypre, leur première escale, leur fournit du cuivre. En Afrique du Nord, ils trouveront de lor et de livoire. En Sardaigne, du cuivre et du plomb. En Espagne, de largent. Aux viiie et viie siècles, ils dominent ainsi le commerce dans lensemble de la Méditerranée. Huile, vin, bijoux, épices, objets en verre, bronze, et encore esclaves, chevaux et animaux exotiques, singes ou crocodiles, circulent sous leur contrôle. Leurs coupes en argent, finement ciselées, sont diffusées de lAssyrie à lEtrurie. Leurs fameux tissus de laine colorés de la pourpre quils extrayaient du murex, coquillage abondant sur leurs côtes, sont réputés de la Mésopotamie aux rives occidentales de la Méditerranée. Leurs succès suscitent néanmoins quelques jalousies. Le Grec Homère vante les mérites de ces habiles artisans, mais il les décrit aussi comme «des marins rapaces qui, dans leur noir vaisseau, ont mille camelotes».
Photo: Cette plaque métallique découverte à Balawat (Irak) montre une scène de déchargement de bateaux phéniciens. plaque de revêtement de porte, vers 850 av. J.-C. © DR/RMN
Que dit et que montre lexposition?
En quelque 600 objets, elle retrace cette fabuleuse épopée. Des statuettes de divinités aux sarcophages, des bracelets aux ufs dautruche peints, on découvre un art qui resta longtemps déprécié. En 1860, Ernest Renan revient déçu dune mission dexploration lancée par Napoléon III. Byblos, Sidon, Tyr, Arwad : il a parcouru les sites les plus importants. «LAntiquité phénicienne est, de toutes les antiquités, la plus émiettée», écrit lhistorien à son retour. A une époque où la Grèce et son idéal dharmonie classique constituent le modèle, lart phénicien, au contenu éclectique, apparaît comme un «art dimitation», un «art bâtard». Des générations dhistoriens ont véhiculé cette idée. La grande exposition qui se tint, en 1988, au Palazzo Grassi, à Venise, a largement permis de réhabiliter cette civilisation. Lart des Phéniciens est le miroir de linternationalisation de leur commerce. Il puise à différentes sources, égyptienne, mais aussi assyrienne, mésopotamienne et égéenne. Sphinx, griffons, palmettes, scarabées: les artistes reprennent les motifs iconographiques, quils réinterprètent, déforment, adaptent au goût de leurs commanditaires ou de leurs destinataires. Souvent prime laspect décoratif, au détriment de la valeur symbolique. Ainsi reproduisent-ils des hiéroglyphes pour leur caractère ornemental sans tenir compte de leur signification. Mais ils introduisent aussi dans leurs créations une fantaisie qui leur est propre, manifestant ainsi leur refus dappliquer conventions et canons. Du fond de la nuit des temps, les Phéniciens semblent nous dire que, pour bien se connaître, il faut souvrir aux autres, même aux plus différents.
La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage. Institut du monde arabe, Paris (Ve). Jusquau 20 avril 2008.
A lire : le catalogue, sous la direction dElisabeth Fontan et Hélène Le Maux (IMA/Somogy). Et aussi : Les Phéniciens, par André Parrot, Maurice H. Chéhab et Sabatino Moscati (Gallimard), et Les Phéniciens, aux origines du Liban, par Françoise Briquel-Chatonnet et Eric Gubel (Découvertes Gallimard).
Fuente: LEXPRESS.fr du 06/11/2007
Enlace: http://www.lexpress.fr/mag/arts/dossier
/pheniciens/dossier.asp?ida=461156&p=1
2 comentarios
Pierre -
http://www.lulu.com/content/libro-tapa-blanda/aliy%C3%A1n-el-rey-jaguar/6607404
karen -